Histoire

De semeur
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Une petite histoire de semeur

mon parcours

59 ans, habitant la proche banlieue de Toulouse de formation scientifique (Polytechnique, Supélec), enseignant chercheur en math financière en école d’ingénieur à Paris, rien ne me destinait à développer un site d’échange de graines, si ce n’est l’amour de la nature et de bons légumes. Je me suis mis à jardiner il y a une dizaine d’année. J’ai adhéré à Kokopelli que j’ai trouvé formidable à l’époque (je pourrais revenir la dessus, car à ce jour j’ai un avis plus mitigé)

semeurs.net

J’ai entrepris des recherches sur internet pour trouver des graines et suis tombé sur semeurs.net, site créé en 2006, par Patrice qui a fait œuvre de pionnier en créant le premier site d’échange en France. Mais Patrice a rapidement fermé ce site en raison d’une guéguerre autour des droits d’auteur sur des photos de tomates !

et semeur.fr est né

Consterné par cette fermeture, j’ai créé un groupe yahoo pour tenter de sauver le site ou du moins regrouper des ex membres (car je n’ai rien récupéré de l’ancien site ni les membres, ni les fiches – et encore moins les photos – sources du conflit). Tous les messages de la genèse du nouveau semeur peuvent être consultés sur le groupe yahoo. Deux mois plus tard , je mettais en ligne une première version de ce nouveau semeur que j’ai développé sur la base du logiciel de Wikipedia. Pour couper court aux polémiques j’ai donc déclaré le nouveau site libre de droits , à savoir, tout le monde peut faire l’usage qu’il souhaite des textes et photos du site. Le site renaît de ses cendres. Ensuite plusieurs membres se sont impliqués activement tels que Utilisateur:MELODIE et Utilisateur:Amprevan, pour m’aider à structurer et enrichir les fiches, les classements botaniques, Relayé maintenant par d’autres membres tels que Utilisateur:Gvic01. moi même étant plus impliqué dans le développement informatique. Ce qui n'est pas une mince affaire, car il fallu modifier Wikimedia en profondeur pour y ajouter une base de données pour gérer les collections, les échanges, la géolocalisation, veiller au bon fonctionnement, bloquer les vandales, les spam, corriger les fausses manips, car tout membre peut créer,modifier, supprimer, heureusement Wikipedia est fait pour cela, on peut toujours revenir en arrière.

Semeur est un beau projet, une belle réussite, ce site a fait ses preuves, il existe maintenant depuis plus de 8 ans, avec plus de 7800 variétés référencées, plus de 2800 membres, plus de 7000 échanges, ...

le futur est déjà là

Jusqu’à présent je ne voulais pas faire de prosélytisme au risque de déranger le commerce des semences. Mais Semeur est dans l’air du temps de cette nouvelle économie du partage, en passe de transformer tous les vieux modèles basés sur la croissance et le PIB. On a vraiment besoin de nouveaux paradigmes. Cette économie du partage grignote de plus en plus des activités commerciales classiques. Elle est loin d’être négligeable, je ne citerais que quelques exemples : covoiturage, colocation, … certains vont plus loin, voir ou revoir sur arte notamment l'interview de Jeremy Rifkin Il ne s’agit pas seulement d’une réponse anti-crise, mais de nouvelles façons de consommer. Il s’agit aussi d’économiser, tout en apportant de la valeur. Pour en revenir à Semeur nous sommes tout à fait dans cette mouvance. N’est ce pas formidable de se procurer des semences rares et anciennes pour le prix d’un timbre poste (d’où le logo du site de la semeuse de la Poste) ! quand on voit le prix de sachets de graines anciennes, tous le semeurs seraient ruinés ! évidemment on a parfois des surprises les tomates réputées rouges sont parfois jaunes, il faut faire l’effort de s’inscrire, gérer sa collections, contacter les autres membres, répondre aux emails, faire les sachets, les envoyer, assurer la traçabilité, bien étiqueter, sans se tromper, récolter les graines, etc Tout le monde n’a pas envie de cela. Conserver et cultiver notre biodiversité demande un peu temps et d'investissement de chacun mais le jeu n'en vaut-il pas la chandelle?

Semeur crée aussi du lien entre les membres.

Autre bénéfice et non des moindres, la diversité. Quel semencier peut se prévaloir de pres de 8000 variétés à son catalogue ? comme le prouve le hors série N°6 de 4 saisons au jardin bio

Semeur.fr se distingue en proposant le plus grand choix de graines disponible pour les variétés citées (parmi les semenciers et les réseaux d’échanges sélectionnés). Un site comme semeur n’est il pas le meilleur moyen de maintenir et entretenir ces anciennes variétés in situ et in vivo ?

Citons Stiglitz (prix Nobel d’économie 2001).

Imaginons d’un côté une femme (ou un homme) qui vit une situation conjugale heureuse rentre chez elle (chez lui) et retrouve son mari (sa femme) après une journée de travail. Ils se font plaisir en partageant la préparation d’un bon repas à partir d’ingrédients qu’ils cultivent dans leur jardin, puis passent une soirée paisible à lire ensemble. Leur contribution nette au PIB se limite à la valeur des quelques ingrédients de leur repas qu’ils ont dû acheter et au prix de leurs livres. À l’opposé, un célibataire solitaire dîne d’un repas peu diététique dans une chaîne de restauration rapide et se rend dans un bar pour noyer sa solitude dans l’alcool avant de rendre visite à une prostituée, puis il a un accident de voiture sur la route du retour et il doit prendre un taxi pour rentrer chez lui. Ce malheureux individu a, pour sa part, largement contribué au PIB : le coût de la préparation et du service du repas et des boissons, le "service sexuel", la réparation du véhicule et le prix du taxi étant autant d’éléments qui entrent dans le calcul du PIB.

terre à terre

Je suis également un auditeur fidèle de l’émission terre à terre de ruth stegassy sur l’environnement le samedi matin sur France Culture à 7h00 ... et oui les jardiniers se lèvent tôt, ce qui n’est pas mon cas mais le samedi matin à 7h c’était l’heure de l’arrivée de mon train de nuit Paris/Toulouse. On peut aussi réécouter toutes ces émissions sur http://terreaterre.ww7.be/ Je ne peux que recommander l’écoute de ces émissions qui, pour moi, ont été un révélateur

sans oublier les entretiens avec le passionnant Francis Hallé :

Mon jardin

Coté jardinage j’essaye de mettre en œuvre des méthodes de fainéants, plus connues sous le nom de permaculture, en laissant les plantes aller au bout de leur cycle, pour récolter les graines ou les laisser se re-semer, (fonctionne tres bien pour les salades et la mache), sans travail du sol ni arrachage pour laisser les racines aux vers de terre, en utilisant le BRF (bois raméal fragmenté) pour tenter de recréer un humus de sous bois ... par un broyage des haies que le Sicoval, communauté des communes dont je fais partie, vient broyer gratuitement à domicile ! un service à promouvoir ! Ils ont ainsi désengorgé les déchetteries et ils sont gagnants économiquement

J’ai également construit une serre en bambous qui a tenu 5 ans

Puis j'ai réalisé des buttes à la Lespinasse pour travailler sans me baisser … avec une fourchette comme outil principal http://www.semeur.fr/wiki/images/Jardin-daniel.jpg

le futur de semeur

je suis actuellement en quasi retraite et peux consacrer plus de temps au site semeur en apportant toujours plus de fonctionnalités, de confort, et de richesse. Mon fils Laurent prend peu à peu la relève notamment sur facebook Nous réflechissons actuellement à des extentions de semeur:

  • internationalisation (gros travail de traduction des fiches et adaptation des extensions)
  • autres échanges: outils, livres, etc ...

Daniel